Remarquable, réaliste, troublant, violent et effrayant ...
Tels sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit pour décrire "L'homme qui a vu l'homme", l'avant-dernier roman de Marin Ledun.
Ce dernier nous livre ici un roman noir et intense, librement inspiré de l'histoire du militant basque Jon Anza.
Sur une aire d'autoroute des Landes, un homme est enlevé, sequestré et torturé.
Janvier 2009, la tempete Klaus vient de balayer la cote atlantique. Iban Urtiz, tout juste débarqué en Aquitaine, est journaliste à Lurrama. Il assiste à une conférence de presse donnée par la famille de Jokin Sasko qui a disparu depuis plusieurs semaines. La police locale semble peu pressée de se lancer à la recherche de ce militant d'ETA fraichement sorti de prison.
Le jeune journaliste se passionne pour cette histoire et se met à la recherche de Sasko. Il remonte la piste de jeunes basques recemment enlevés, torturés puis relachés. Devant sa persévérance, certaines langues se délient, des rumeurs se font jour, des indices apparaissent mais Jokin reste introuvable. A-t-il été enlevé avec la complicité de l'Etat comme l'affirme sa famille ? A-t-il trahi la cause comme voudrait le faire croire les autorités ?
Iban veut savoir coûte que coûte : qui sont les victimes ? Qui sont les bourreaux ? Qui sont les commanditaires ? Laché par sa hiérarchie, menacé de mort et tabassé par des inconnus cagoulés, Iban n'abandonne pas ; sa quete vire à l'obsession et nage dans les eaux opaques du secret d'Etat et de la lutte clandestine. Il pense naïvement pouvoir faire éclater la vérité mais ne rencontrera que le chaos.
Bref, vous l'aurez compris, ce roman m'a embarqué, interpellé, troublé ... ce fut un véritable coup de coeur ! Merci Monsieur Ledun !